Mon chien a peur de l’orage et des bruits forts : les solutions efficaces pour calmer son anxiété

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En ce moment chez nous c’est la folie ! Entre les orages et les canons anti-corbeaux, ça « pète » dans tous les sens et j’ai beaucoup de chiens en clientèle qui refusent de sortir de chez eux. Alors à 3 mois des feux d’articles du 14 juillet, je crois que cet article peut être utile à beaucoup d’entre vous 😉.

 

Les orages et les bruits forts peuvent être une source majeure d’anxiété pour de nombreux chiens. Que ce soit le tonnerre, les feux d’artifice, ou d’autres bruits soudains comme les coups de feu ou les portes qui claquent, ces sons peuvent déclencher des réactions de panique chez nos compagnons à quatre pattes. En tant que propriétaire de chiens, il est naturel de vouloir protéger nos animaux de ce stress. Cet article a pour but de vous fournir une meilleure compréhension de l’anxiété chez votre chien, mais des solutions pratiques et efficaces pour aider votre chien à surmonter sa peur des orages et des bruits forts sur le court et le long terme, pour que vous n’ayez plus à dire « mon chien a peur de l’orage », mais « mon chien dort comme un bébé, même quand il y a de l’orage ».

 

Cet article se veut le plus complet possible, mais si vous souhaitez des vidéos explicatives ou des détails plus approfondis sur certaines parties, n’hésitez pas à l’indiquer en partie commentaire, je ferais les modifications en conséquence.

Comprendre l’anxiété et la peur des bruits forts chez les chiens

Définition de l’anxiété canine

De manière générale, l’anxiété est définie comme étant « un état de trouble psychique causé par la crainte d’un danger » (source : Dictionnaire Le Robert).

L’anxiété canine est donc une réaction émotionnelle de peur ou d’inquiétude qui arrive par anticipation, c’est-à-dire aux premiers signes annonciateurs de quelque chose de menaçant ou de dangereux pour le chien.

Elle peut se manifester par divers comportements et symptômes physiques que je vous liste plus bas.

Faire la différence entre la peur et l’anxiété

La peur est une réponse immédiate à une menace réelle ou perçue, tandis que l’anxiété est une anticipation de cette menace. 

Par exemple, un chien peut ressentir de la peur lorsqu’il entend un feu d’artifice ou un coup de feu, alors que l’anxiété peut se manifester lorsque le chien anticipe des bruits forts en voyant des signes avant-coureurs d’un orage, comme un ciel sombre, des éclairs, un changement dans la pression de l’air (on le sent nous aussi quand il « fait lourd », surtout l’été) ou une odeur.

L’anxiété et la peur sont des réponses naturelles et adaptatives aux menaces perçues, c’est-à-dire que ce sont des comportements normaux chez le chien, mais aussi chez nous !

Par contre, elles deviennent problématiques lorsqu’elles sont disproportionnées par rapport au danger réel, ou que le chien est tellement en détresse qu’il ne veut plus rien faire (plus bouger, plus sortir, plus manger…).

« Mon chien a peur de l’orage et des bruits forts », les signes et les symptômes

Chiens présentant différents comportements de peur face à l'orage et aux bruits forts

Les signes de peur et d’anxiété chez les chiens sont uniques à chaque individu. Chaque chien réagira différemment. Cependant, certains comportements reviennent régulièrement :

  • Immobilisation : le chien se tétanise et arrête complètement de bouger lorsqu’il entend un bruit fort. En cas d’anticipation, de l’orage par exemple, il peut se bloquer avant de sortir de la maison ou à la vue de la laisse ou de la longe.
  • Tremblements : un chien anxieux peut trembler de manière incontrôlable.
  • Halètements : c’est lorsqu’un chien respire rapidement par la bouche. Je distingue le halètement de stress par rapport à celui que fait le chien quand il a chaud en regardant sa langue. Si la langue pend, il a chaud. Si elle reste dans sa gueule, le chien est tendu.
  • Salivation excessive : certains chiens vont se mettre à saliver de façon inhabituelle
  • Tentatives de fuite : c’est un des comportements les plus courants. Le chien va essayer de fuir ou de se cacher. En balade, certains chiens arrivent à enlever leurs colliers ou sortir de leurs harnais. Certains outils comme le collier Martingale, quand il est bien réglé (pas étrangleur donc !), évitent ce « coup du renard », un bon en arrière qui permet au chien d’enlever ses accessoires.
  • Aboiements excessifs : certains chiens aboient de manière compulsive lorsqu’ils sont anxieux.
  • Comportements destructeurs : certains vont gratter les portes, mâcher les meubles ou abîmer le mobilier. Pour certains cas extrêmes, certains chiens peuvent se blesser volontairement en se léchant de manière excessive, par exemple.
  • Autres signes : uriner ou déféquer involontairement, se recroqueviller, rechercher le contact physique avec vous, l’agression redirigée ou encore ne pas réussir à se poser est d’autres signaux de stress ou de peur qui peuvent apparaître.

Dois-je rassurer mon chien en cas de peur et d’anxiété ?

Il est totalement possible de rassurer son chien quand il a peur, bien entendu ! Oubliez tous ceux qui disent « Il ne faut surtout pas le laisser aller vers toi, il va se renforcer dans sa peur ».

Non seulement c’est totalement faux, mais en plus vous allez casser votre relation ! Je sais de quoi je parle, j’ai personnellement fait cette erreur avant d’être éduc’ et ça m’a pris beaucoup, BEAUCOUP de temps à rattraper ça.

On peut renforcer la peur d’un chien, par exemple, en évitant systématiquement le problème. Pour les plus courageux, je vous laisse lire la thèse très complète du Dr Céline Schelfout de 2019 intitulée « Les peurs chez le chien : origines, diagnostic et traitement, étude bibliographique » dont est tirée cette info.

On peut aussi la renforcer en mettant le chien en détresse ou en le punissant.

Par contre, on ne peut pas renforcer la peur en rajoutant quelque chose de positif pour le chien. Le rassurer ne va donc pas renforcer sa peur ou son anxiété. 

Pour preuve, une étude a été menée en 2017 par la Dr Ciska Girault, pour évaluer le niveau de stress et d’anxiété chez le chien pendant une consultation vétérinaire avec et sans la présence des propriétaires. Résultat, je cite : « Les chiens paraissent donc plus stressés durant cette phase [d’exploration] lorsque le propriétaire est absent. »

Causes de la peur des bruits forts

Il existe de nombreuses causes au développement de la peur des bruits forts. 

Notons déjà que les chiens ont une ouïe beaucoup plus fine que celle des humains, ce qui rend les bruits forts plus intenses et potentiellement effrayants pour eux.

Ensuite, une mauvaise expérience avec des bruits forts, comme un feu d’artifice soudain ou un orage violent, peut entraîner une phobie. Sursauter peut être un état émotionnel négatif pour le chien (comme pour nous d’ailleurs), qui peut amplifier ce phénomène. 

Les chiens peuvent aussi faire ce qu’on appelle une association négative. C’est-à-dire qu’ils peuvent associer un son, une odeur ou tout autre stimulus à quelque chose de mal qui leur est arrivé. Pour vous faire un parallèle, c’est comme écouter une chanson qu’on aime bien et avoir un accident de voiture. Si l’accident nous a traumatisés, cette chanson peut nous faire penser à cet évènement déplaisant au point qu’on ne veuille plus du tout l’écouter.

Certaines races et certains chiens sont naturellement plus anxieux et plus sensibles aux bruits forts. L’étude « Prevalence, comorbidity, and breed differences in canine anxiety in 13,700 Finnish pet dogs » de 2020 a montré que certaines races de chiens comme le Lagotto Romagnolo sont plus susceptibles de développer des phobies des bruits forts.

Enfin, une mauvaise socialisation/habituation aux stimuli sonores peut amplifier ce phénomène. Les chiens qui n’ont pas été correctement socialisés aux bruits forts durant leur période critique de développement sont plus susceptibles de développer des phobies.

Des solutions immédiates pour apaiser l’anxiété de votre chien

Golden retriever qui dort, apaisé - crédit photo irina-lSwle sur Unsplash

Je tiens d’abord qu’il n’y a ni solution miracle, ni solution universelle. Les solutions citées ci-dessous fonctionnent pourcertains chiens. Cependant, leur efficacité dépendra de chaque individu. 

Ces solutions sont des solutions dites « immédiates », c’est-à-dire qu’elles ont pour but d’éviter le problème sur le court terme et j’espère qu’elles fonctionneront pour vous. Cependant, elles sont à utiliser en complément d’un travail de désensibilisation ou de contre-conditionnement pour améliorer le bien-être de votre chien sur le long terme.

Sortez-le de là!

Ça coule de source, mais ne sortez pas votre chien en balade les soirs du 14 juillet et à Nouvel An. Pareil, évitez les zones de chasse, ou les environs des stands de tir. Je sais, ça fait suer de ne pas pouvoir promener son chien où on veut.

Mais, comparé à tout les efforts qu’il va falloir faire pour améliorer son état émotionnel, ce n’est, à mon sens, qu’un petit sacrifice.

Si votre chien est sensible aux travaux, évitez ces zones, même si cela implique un détour pendant la balade ou qu’il faille prendre la voiture pour aller plus loin.

Moins le chien sera confronté aux bruits qui lui font peur à haut volume, le temps de la désensibilisation, mieux ce sera, sur ceux qu’on arrive à éviter en tout cas.

Créer un environnement sécurisant

Créez un espace où votre chien peut se sentir en sécurité pendant les orages ou les feux d’artifice. Cet espace peut être une pièce isolée, une caisse couverte, un dessous de meuble ou un coin tranquille de la maison. Certains chiens vont se terrer à un encroit spécifique d’eux même. Assurez-vous que cet endroit est confortable avec si besoin des objets familiers et rassurants.

Si cela ne dérange pas votre chien, recouvrez cet espace de couvertures et de couches pour limiter le bruit. Vous pouvez aussi fermer les fenêtres, les volets et les rideaux de la pièce où il se trouve pour vous assurer que le son audible par le chien est limité.

Si besoin, et toujours si cela n’empire pas l’état de votre chien, faites en sorte qu’il y ait du bruit chez vous. Bruits blancs, télés, radios, musique, il existe même des enregistrements spéciaux pour ces cas-là

Autres solutions apaisantes

Il existe différentes manières d’apaiser un chien. Cependant, ce n’est pas ma spécialité et il y a certaines des pistes que je vais vous citer que je n’ai pas personnellement testées. J’espère qu’elles vous permettront de vous diriger vers des professionnels qualifiés. Naturopathe, vétérinaire ou vendeur de produits spécialisés, je vous conseille de contacter directement ces personnes.

Techniques de gestion du stress

Certaines techniques comme le massage ou la méditation (oui oui, vous avez bien entendu) peuvent aider un chien à se détendre. Certains professionnels peuvent vous former pour une meilleure approche. Mais en cas de peur chez votre chien, si son état et l’environnement le permettent, asseyez-vous près de lui. S’il est consentant, caressez-le doucement pour le rassurer et l’apaiser.

Produits apaisants

Certains produits sont réputés pour calmer l’anxiété, entre autres. C’est le cas notamment des fleurs de Bach et du complexe Rescue. Contactez un ou une naturopathe spécialisé pour les chiens.

Vêtements de compression

Les produits comme le Thundershirt ou l’Anxiety Wrap exercent une pression douce et constante sur le corps du chien, ce qui peut avoir un effet calmant similaire à celui de l’emmaillotement (swaddling) chez les bébés. Ces vêtements doivent être ajustés correctement pour être efficaces. Je vous invite à contacter les revendeurs spécialisés pour avoir plus d’informations.

Chien qui dort avec un vêtement de compression. Source : site officiel de Thundershirt

Conseils supplémentaires

Restez calme et rassurant. Votre propre comportement influence grandement celui de votre chien. Restez détendu et évitez de montrer de la panique. Parlez-lui d’une voix douce et rassurante si vous voyez que cela le calme, peu importe si votre entourage vous prend pour une maman ou un papa gâteau. Vous pouvez les envoyer bouler, le bien-être de votre chien passe avant tout dans ces moments là 😉.

Ne punissez jamais votre chien pour ses réactions de peur, car cela ne ferait qu’aggraver son anxiété.

Offrir une distraction, pour ou contre ?

Je vais utiliser ma carte joker : « ça dépend du chien ».

Personnellement, je n’utilise pas de friandises ou de récompenses pendant les « crises », car dans la majorité des cas que j’ai pu observer, les chiens finissaient toujours par faire des associations négatives avec ces objets.

En effet, comme pour certains ça marche, les propriétaires ne font pas l’effort de régler le problème sur le long terme. Dans ces cas-là, la peur finit toujours par reprendre le dessus.

 

Travail de désensibilisation à long terme

La désensibilisation et le contre-conditionnement sont des méthodes essentielles pour aider les chiens à surmonter leur peur, en particulier pour les orages et les bruits forts. 

Ces techniques nécessitent de la patience et de la cohérence, mais elles peuvent avoir des résultats durables et relativement rapides en modifiant progressivement la réponse émotionnelle du chien aux stimuli effrayants.

Je prêche pour ma paroisse, mais pour bien faire, allez voir un professionnel bien formé dans ces méthodes, et en positif (on l’a vu, la punition empire la situation donc le coercitif, on oublie…).

Et je vois venir ceux qui vont me dire « on a qu’à mettre le bruit tout le temps, il va s’y faire »… 

Ça s’appelle l’immersion les petits gars et en plus d’être extrêmement violent et traumatisant pour le chien, ça ne fait qu’empirer la situation dans la très grande majorité des cas.

Désensibilisation systématique aux bruits forts

La désensibilisation consiste à exposer progressivement, je répète, progressivement votre chien au stimulus effrayant (par exemple, les bruits de tonnerre ou de feux d’artifice) à des niveaux tolérables, c’est-à-dire sans le mettre en détresse.

Cette solution peut avoir des limites techniques dans le sens où on ne pas peut pas, dans le cas de la peur du tonnerre par exemple, reproduire à l’identique ce son ainsi que tous les éléments qui l’accompagne. On peut cependant aller vers un mieux-être du chien et voici comment procéder.

Étape 0 : définissez la liste de tous les sons qui effraient votre chien au quotidien

Ne vous amusez pas à tous les mettre sur YouTube pour être sure. Vous en avez certainement déjà identifié beaucoup au quotidien. Utilisez ceux-là.

Quand votre liste est prête, classez-les du moins effrayant au plus effrayant. Vous commencerez le travail avec le premier de la liste.

Par exemple, mon chien aboie quand le téléphone sonne, mais il n’est pas particulièrement en détresse, contrairement aux bruits de feux d’artifice. Je pourrais envisager de commencer par le désensibiliser à la sonnerie du téléphone avant de passer aux détonations.

Étape 1 : commencez doucement

Utilisez YouTube ou une application de sons de feux d’artifice ou d’orages de bonne qualité. Voici une playliste Spotify qui regroupe certains d’entre eux.

Jouez les sons à un volume très faible, à peine audible pour votre chien. L’objectif est que le chien soit exposé au bruit sans montrer de signes de peur ou d’inconfort.

Qu’il soit attentif, OK, par contre qu’il soit dans l’angoisse ou apeuré, non. 

Étape 2 : observez ses réactions

Surveillez attentivement votre chien pour détecter tout signe de stress ou de peur

S’il en montre, c’est que le niveau sonore est déjà trop haut, diminuez encore plus. Si vous êtes déjà au minimum, changez de pièce pour mettre de la distance.

Sinon, vous pouvez au choix, laissez le son et vaquez ensemble à vos activités canines préférées comme les jeux de flair, une séance de mastication ou pourquoi pas une session de treibball 😝. C’est bien si votre chien est sensible aux bruits longs comme le bruit des sirènes, notamment ou au tonnerre.

S’il est plutôt sensible aux bruits secs comme une porte qui claque ou un coup de feu. Vous pouvez le récompenser s’il ne montre aucun signal de peur. L’idée est de créer une association positive. C’est ce qu’on appelle le contre-conditionnement. Pour la récompense, utilisez quelque chose qui plait à votre chien à ce moment-là (friandise, jeux, câlins, activité particulière…).

Étape 3 : augmentez progressivement le volume

Augmentez très lentement le volume au fil des jours ou des semaines, en veillant toujours à ce que votre chien reste calme. Si votre chien montre des signes de peur, réduisez le volume à un niveau où il est à nouveau à l’aise et recommencez progressivement.

Étape 4 : répétez régulièrement l’exercice

Effectuez des sessions courtes, mais régulières. La répétition est la clé du succès. 

Je préfère 30 secondes une à deux fois par jour tous les jours maximum, que 20 minutes quand on y pense, ce qui augmente considérablement le niveau de stress du chien. Essayez d’adapter cet entraînement pour qu’il s’adapte le mieux possible à votre quotidien. 

Exemple : comme on y va très progressivement pour le chien, on pourra supposer faire l’exercice pendant que vous vous brossez les dents ou pendant que vous déjeunez : vous mettez le son au début, laissez le chien s’habituer ou vous le récompenser pour son calme, puis quand vous avez terminé vous arrêtez. Soyez imaginatif.

Importance de la patience et de la cohérence

La désensibilisation et le contre-conditionnement nécessitent du temps et de la cohérence. Les progrès peuvent être lents, mais ils sont cumulés au fil du temps. Voici quelques conseils pour maximiser l’efficacité de ces techniques.

Chaque chien progresse à son propre rythme. Ne précipitez pas les étapes et permettez à votre chien de s’habituer pleinement à chaque niveau avant de passer au suivant. Vous verez, sa progression sera de plus en plus rapide.

Restez cohérent et maintenez une routine régulière de désensibilisation et de contre-conditionnement. La cohérence est essentielle pour aider votre chien à surmonter ses peurs. 

Surveillez les progrès, gardez un journal des progrès de votre chien. Notez les niveaux de bruit utilisés et les réactions de votre chien. Cela vous aidera à ajuster les séances en fonction des besoins spécifiques de votre chien, mais surtout à visualiser les progrès, en particulier les jours où les résultats seront peut-être moins bons.

Vous pouvez aussi faire varier les sons et les fréquences. Revenir de temps en temps à des niveaux « plus faciles » vous permettra de conserver la motivation de votre chien.

Travaillez le retour au calme et la relaxation en général

Comme si on faisait de la sophrologie ou de la relaxation, on peut apprendre au chien des positions dites de retour au calme pour apaiser les angoisses chez le chien.

On travaille ces positions en dehors des moments de stress intense. Vous trouverez d’excellents tuto sur YouTube.

Les systèmes antibruits

Je ne voulais pas mettre ces solutions dans les solutions immédiates, car pour moi, elles ne le sont pas et je vais vous dire pourquoi.

Il existe des casques antibruits spécialement conçus pour les chiens. On peut, dans certains cas extrêmes, les utiliser pour isoler le chien de certaines fréquences sonores, le temps que le travail sur le longe terme se fasse.

Pour bien faire les choses, désensibilisez aussi votre chien à ce type de casque. Vous pouvez trouver des tutos d’initiation au médical training pour apprendre comment faire en limitant les frais ou consulter un professionnel formé.

Et comme cette désensibilisation peut prendre un peu de temps pour certains chiens, vous l’avez dans les solutions long terme 😉

Vous pouvez retrouver ce genre d’accessoire en ligne, voici quelques exemples de l’excelente boutique Cynologik.

Systèmes anti-bruits pour chiens

Médications et suppléments pour les cas graves

Dans les cas où les techniques de désensibilisation et de contre-conditionnement ne suffisent pas, il peut être nécessaire d’envisager des options médicales pour aider votre chien à gérer son anxiété. 

Je ne suis pas vétérinaire, je ne donnerais donc aucun conseil sur un produit, une plante ou tout autre avis médical. 

Sachez seulement que les anxiolytiques et les calmants comme pour nous, ils existent pour le chien et peuvent être une aide précieuse couplée à un travail de désensibilisation. 

Comme pour les autres solutions, seuls, ils ne servent à rien car ils ne régleront pas le problème sur le long terme.

Parlez-en à votre vétérinaire.

Mon chien a peur de l’orage et des bruits forts : prévention chez le chiot

Prévenir la peur des bruits forts dès le plus jeune âge est crucial pour aider les chiots à développer une résilience face à ces stimuli stressants. Voici quelques stratégies efficaces pour socialiser et habituer les chiots aux bruits forts de manière positive.

La socialisation : la base pour prévenir la peur des bruits forts

Tout se joue pendant la période critique de socialisation qui va de la 3e à 14e semaine environ. C’est le moment idéal pour exposer les chiots à une variété de bruits dans un environnement contrôlé.

Jusqu’à 8 semaines, c’est l’éleveur qui doit faire ce travail d’habituation. 

Renseignez-vous bien auprès de celui-ci, avant l’adoption, pour savoir s’il fait ce travail. C’est le minimum syndical donc s’il ne le fait pas, fuyez et allez chercher votre chiot ailleurs.

Une fois chez vous, vous pouvez utiliser des enregistrements de bruits de la vie quotidienne, y compris des feux d’artifice, des orages, des klaxons de voiture, et des bruits d’aspirateur. Commencez à un volume très faible pour éviter de surprendre ou d’effrayer les chiots. Augmentez graduellement le volume au fil du temps, en fonction de leur confort. 

Je conseille cette méthode principalement sur les bruits inhabituels, qu’on peut difficilement reproduire comme les feux d’artifice. 

Mais pour le reste, la meilleure méthode reste d’habituer le chien à son environnement en… le sortant, tout simplement. 

J’en vois déjà qui vont me dire « Mais c’est super dangereux pour le chiot ! Il n’a pas encore tous ses vaccins ! ». Et c’est en partie vrai. 

Mais vous pouvez très bien prendre le chiot dans votre voiture et resté avec lui, fenêtres ou coffre ouverts pour l’habituer aux différents sons et stimuli visuels. En bonus, vous pouvez d’ores et déjà travailler le calme en public. Et pas besoin d’y rester trop longtemps, 5 minutes suffisent.

Chiot Loulou de Pomeranie dans une voiture pour être désensibilisé - crédit photo Freepik

Depuis chez vous, vous pouvez aussi progressivement l’habituer à l’aspirateur, la sonnette, le bruit de la lime électrique pour l’entretien de ses griffes, etc.

Quelle que soit la méthode, surveillez attentivement les réactions des chiots aux bruits. Si un chiot montre des signes de peur, réduisez le volume ou la durée de l’exposition et progressez plus lentement.

Et je le rappelle, ne punissez jamais un chiot pour avoir peur des bruits. Les punitions ne font qu’aggraver l’anxiété et peuvent entraîner des comportements négatifs supplémentaires.

Je déconseille l’utilisation de récompenses à ce stade, car mal utilisé, elles peuvent renforcer des comportements non désirés de manière inconsciente.

Les erreurs à éviter pour désensibiliser aux coups de feu, feu d’artifice et autres bruits forts.

Pour aider efficacement votre chien à surmonter sa peur des bruits forts, il est essentiel d’éviter certaines erreurs courantes qui peuvent aggraver son anxiété. Voici les principales erreurs à éviter et les raisons pour lesquelles elles peuvent être contre-productives.

1ère erreur : punir le chien

Punir un chien pour sa peur des bruits forts ne fait qu’augmenter son stress et son anxiété. Le chien associera non seulement le bruit à la peur, mais aussi à la punition, ce qui peut aggraver la situation.

C’est vrai pour la peur et l’anxiété, mais pour tous les comportements en général d’ailleurs…

Les punitions peuvent provoquer des réactions agressives redirigées, où le chien peut mordre ou attaquer par frustration ou par peur. Cela peut aussi généraliser la peur à d’autres stimuli.

Et enfin, cela crée une relation basée sur la peur et la violence. Ce n’est absolument pas une méthode que j’utilise.

Erreur 2 : ignorer la peur

Ignorer les premiers signes de peur peut permettre à l’anxiété de se renforcer et de se transformer en phobie à long terme. Une intervention précoce et appropriée est cruciale pour éviter l’escalade des comportements anxieux.

C’est particulièrement vrai chez le chiot où on entend encore beaucoup qu’il faut le repousser s’il vient vers nous pour se rassurer…

Arrêtons de les traumatiser 😑

Et faisons preuve d’empathie et de bon sens : quand nous avions peur, le réconfort de nos parents ne faisait pas disparaitre cette peur, mais il nous permettait de nous sentir mieux, et éventuellement de faire preuve d’un peu plus de courage quand il y en avait besoin. 

Aidons nos chiots face à leurs peurs comme nous aurions souhaité être aidés.

Erreur 3 : éviter la surexposition

Comme beaucoup de choses en éducation et en comportement canin, une des clés réside dans l’équilibre entre respect de la zone de confort et entrée dans une « zone d’inconfort », qui permet de travailler sans mettre le chien en détresse.

Exposer votre chien à des bruits forts de manière excessive et non contrôlée peut entraîner une sensibilisation accrue, où le chien devient encore plus réactif aux bruits.

C’est ce qu’on appelle l’immersion. Cette technique qui consiste à exposer le chien à des stimuli effrayants à haute intensité jusqu’à ce qu’il cesse de réagir peut être traumatisante et contre-productive. Elle peut entraîner une détérioration de la santé mentale et physique du chien.

Erreur 4 : négliger le temps de repos

Ça fait écho au point précédent, mais c’est une erreur très courante. Les séances de désensibilisation doivent être entrecoupées de périodes de repos pour permettre à votre chien de se détendre et de récupérer émotionnellement. 

Une séance de quelques secondes pourra être suivie par une séance de repos de quelques heures voire une journée. 

Trop de stress continu peut épuiser le chien et rendre les séances inefficaces.

Pour simplifier le fonctionnement du chien (mais aussi du nôtre) : quand il est soumis à un stress assez fort, le chien a ce qu’on appelle « une réaction d’alarme » qui va permettre de réagir au stimulus. Cette réaction va engager une réponse du système nerveux et libérer des hormones. Ce taux d’hormones va ensuite mettre quelques heures, voire quelques jours à redescendre.

Quand le chien est soumis à un stress de longue durée, il entre en « phase de résistance ». C’est alors un autre mécanisme endocrinien qui va se mettre en place. Celui-ci va créer des modifications sur le long terme associé à un stress chronique.

Quand cette phase perdure, le chien passe en « phase d’épuisement », ce qui peut engendrer des maladies aux symptômes physiques et psychiques (Source : Thèse Manifestation clinique et endocrine liée au stress chez le chien et le chat)

Il est donc impératif de donner à votre chien du temps pour se reposer entre les séances. Cela aide à réduire le stress global et à améliorer la réceptivité aux techniques de désensibilisation et de contre-conditionnement. 

Erreur 5 : vouloir aller trop vite dans la désensibilisation

On ne peut pas éviter tous les bruits gênants, c’est certain. Mais quand on travaille en désensibilisation, il est crucial d’observer et de respecter les signes de stress de votre chien. 

Ne forcez jamais un chien à affronter des stimuli qu’il trouve effrayants au-delà de son seuil de tolérance, car cela peut nuire à sa progression.

On va donc essayer au maximum de proposer un environnement au chien dans lequel il a le plus de chances possibles d’être au calme.

Dans le cas des canons anti-corbeaux chez nous, on pourra par exemple éviter de promener les chiens dans les zones de placement des canons au maximum. Pour le tonnerre, on évitera de sortir le chien quand les prévisions ne sont pas bonnes, etc.

Assurez-vous que chaque étape de la désensibilisation est gérée de manière progressive et contrôlée, en augmentant lentement l’intensité des stimuli seulement lorsque le chien est à l’aise.

Ereur 6 : sous-estimer l’importance du soutien professionnel

N’hésitez pas à consulter un éducateur comportementaliste canin bien formé pour obtenir des conseils et des stratégies personnalisés pour votre chien

En plus de vous aider pour la désensibilisation en vous proposant un plan de travail personnalisé et progressif (pour ceux qui font bien leur travail), ils pourront vous proposer de travailler en partenariat avec d’autres professionnels comme un vétérinaire ou un naturopathe afin d’accélérer le retour au bien-être de votre chien.

En évitant ces erreurs courantes, vous pouvez créer un environnement plus sûr et plus positif pour votre chien, aidant ainsi à réduire son anxiété face aux bruits forts et à améliorer sa qualité de vie.

 

Aider votre chien à surmonter sa peur des bruits forts nécessite du temps, de la patience et une approche bien structurée. En comprenant les causes de l’anxiété de votre chien, en reconnaissant les signes de stress et en utilisant des techniques appropriées de désensibilisation et de contre-conditionnement, vous pouvez considérablement améliorer la qualité de vie de votre compagnon à quatre pattes.

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